De qui s'y colle, s'y pique à mes populations de Tikis

- 1ère période 90'/2010 - Collages

"Qui s’y colle … s’y pique"

Depuis les années 90, je pratique en autodidacte, le collage.

Collage simple ou technique mixte, je crée des images nouvelles : déconstruction – reconstruction de l’image, sont à la base de ma recherche d’artiste pour proposer un regard sensible sur le monde.

L'art du collage consiste à composer un univers à soi à partir d’images existantes. De tout temps et tous horizons, les artistes ont utilisé le collage pour donner libre court à leur ressenti, hors toute contrainte technique.

Mes premiers travaux correspondent à une recherche d’esthétisme au travers des formes et des couleurs assemblées. Cette période propose des images qui interrogent une intériorité de femme d’aujourd’hui, qui font écho à une sensibilité qui ne veut retenir du monde que sa sensualité.

Désirs, rêves, peurs, fantasmes, ouvrent sur des émotions à partager. La toile parle à celui qui la regarde, avec ses mots à lui.

Plusieurs de mes collages ont été exposés dans des salons régionaux et nationaux :
« Vague à l’âme » au salon Art Toulouse de 2012,
« Déesse et Sentinelles » au salon international du collage à Paris en 2012 également.
« Divine Comédie » au salon de la Fondation Pous à Auterive en 2013.
« Foly Jumper », « Fleur de Cocagne », « L’Homme », « Chimère » et « Jouvence » ont été présentés au salon d’Art Contemporain de Moissac en 2016 et au grand salon international du petit format de Toulouse en 2017 ; salons organisé par le Cercle Medeya de Toulouse.

En 2014, « féérie au bois » est publié dans l’ouvrage de Pierre Jean Varet « L’art du collage au cœur de la création ».

- 2ème période 2011-2015 - Tikis

«Comme les rêves, comme la vie toute faite de morceaux, ces méditations sont un reflet de moi-même » Gauguin arrivant aux marquises.

Depuis un voyage aux Iles Marquises en 2011, je travaille la thématique des Tikis.
Les Tikis Marquisiens sont des géants de pierres que l’on trouve sur les anciens lieux de cultes.

Le plus grand, Takaii mesure plus de 2mètres. Je l’ai rencontré sur l’île d’Hiva Oa, la seconde île des Marquises, dans la vallée de Puamau.
Aujourd’hui, on trouve des Tikis dans toutes les îles de la Polynésie, de toutes tailles et en tout matériaux, et bien sûr, en tatouage.

Mon premier travail a été d’apprivoiser le «Mana», la force offerte par ce grand Tiki.

Par une succession de stylisations à partir de Takaï, j’ai conçu mon « petit tiki de pierre» en trois parties essentielles :
• un socle fait de pieds massifs,
• un corps constitué d’empilements,
• une tête, précieuse, éclairée de grands yeux pour voir loin et assurer protection.
A partir de mon Petit Tiki de pierre, j’ai pu alors m’autoriser à représenter le Grand Tiki.

Pour les Marquisiens, les Tikis sont l’émanation de l’esprit humain « Enana ».
Ils ne sont pas des dieux mais peuvent offrir à l’homme de représenter une émanation dans laquelle il puise et nourrit sa force, son « mana ». Ce peut être un ancêtre, un élément naturel, une idée, etc.

Peut-être parce que j’ai traversé la planète pour rencontrer Takaii, l’émanation qui a porté mon travail a été le chemin.
Le chemin qui débute à un bout et va jusqu’à sa fin ; le chemin qui symbolise pour moi la force de l’engagement et de la fidélité.
Dans la poursuite de mon travail, j’ai alors conçu des triptyques, dans lesquels chacun des Tiki représente une borne de ce chemin :
• les origines venues d’un passé lointain, le depuis toujours ;
• le cours actuel de la vie, le toujours présent ;
• la promesse d’un devenir ou d’une illusion … le pour toujours.

Avec un système de permutation des couleurs (à partir d’une méthode systématisée de dénombrements et d’arrangements) je peux dupliquer à l’infini les Tikis dans une harmonisation des couleurs, quelle que soit la palette choisie.
Je réalise ainsi des « populations » de Tikis pour exprimer le grand pouvoir des hommes à être tous les mêmes et pourtant tous différents.


Ce travail sur les Tikis a fait l’objet de deux expositions :
- Au village d’artiste du Carla Bayle en Ariège en 2014 dans le cadre de l’exposition collective « 10x10 - Cent Centimètre Carrés»
- Au Blue Teapot de Toulouse, une exposition personnelle, dans le cadre des expositions éclatées proposées en illustration du festival de danse Ravensare de juin 2017.

L'ensemble des réalisations de Tikis est rassemblé dans l'album Tikis de ma galerie virtuelle sur le site ipernity : http://www.ipernity.com/doc/cactus/album/516253

- 3ème période depuis 2016 «d’atelier en atelier…»

En septembre 2016, je fais la rencontre d’Aïdée Bernard (http://aidee-bernard.com/), une artiste plasticienne qui me fait découvrir la sensibilité du travail de la fibre végétale. C’est une révélation !
Dans le cadre paradisiaque de l’ile de Port Cros au large de Hyère, tout un monde plastique s’ouvre à moi.
J’irais me perfectionner deux ans plus tard, toujours avec Aïdée, dans le petit village d’artistes de Arras en Lavedan, au cœur de mes chères Pyrénées.

Entre temps, j’aurais fait un petit tour dans les horizons des ateliers des artistes du sud :
avec Nathalie NICOLAS pour une initiation à la technique du Raku (http://www.chamotte.fr)
avec Richard GRANADO pour découvrir la statuaire boudhiste (https://richardgranado.com/)
avec Jean Marc CASSARD spécialiste des encres naturelles aux archives départementales de Toulouse
avec Grégory PAMADOU pour mon premier tableau aborigène, représentant les terres sur lesquelles je vis (https://pamadouartiste.wordpress.com/)
avec Jérôme CAVAILLES pour travailler les cires qui patinent si joliment ses collages (https://www.facebook.com/jcavailles.curio.cabinet/).

C’est en 2018 que j’apprends pendant deux ans la gravure dans les ateliers des artistes graveurs de l’association ESTAMPADURA (http://www.estampadura.com/les-artistes/) :
Catherine ESCUDIE et Monique CHABBERT pour l’approche du papier
Joseph CLEMENTE pour le dessin
Anaïs BARRACHINA en linogravure
Lorena ACIN, Ekin KIRIMKAN et Marika POLASEK pour la taille douce
Martin WARE pour la révélation de la collagravure

En 2019, j’ai le bonheur d’être l’héritière de la presse de René et Jeanne BESSIERE qui avec leur fille Hélène VASSEUR, forment une fameuse famille d’artistes dunkerquoise
(https://www.archivesdunord.com/3616--p-rene-bessiere-p-.html)

Depuis, sur ma presse dont je suis si fière, je m’exerce à la pointe sèche mais le plus souvent, je me lance dans des expériences qui allient plusieurs médias et diverses techniques.

J’aime à croiser l’encre, le papier et le végétal, révéler leurs accords avec le bleu des cyanotypes, ourler parfois leurs détours de fils d’or ou d’argent, mixer des papiers et tissus précieux, …

Ce monde là est infini et il me prend tout mon temps …